Avec son serious game immersif « À la recherche du drapeau de Zef le Pirate », le Stade Brestois 29 bouscule les codes du Digital Learning dans l’univers du football professionnel. Lauréat du Trophée du Digital Learning 2025 dans la catégorie « La formation au service de la RSE », le club breton propose une approche ludique et engagée pour sensibiliser les jeunes aux enjeux écologiques. Une initiative inédite où le jeu devient outil de mobilisation collective.
Votre projet repose sur un serious game interactif conçu pour sensibiliser la communauté footballistique aux enjeux de la RSE. Une innovation marquante dans le monde du football professionnel ?
Clément Le Belleguy : Je pense que c'est innovant et original car c'est à la croisée des chemins : un format nouveau, peu utilisé, qui s'appuie sur la force de frappe du foot professionnel pour aborder des sujets environnementaux. C'est aussi innovant dans le sens où nous ne sommes pas sur un format e-learning classique, on est plutôt sur un jeu avec un univers graphique, un parcours, une aventure;
Le jeu de piste virtuel « À la recherche du drapeau de Zef le Pirate » procède d'une approche immersive et ludique ?
Clément Le Belleguy : Nous voulions le faire de manière ludique, sous forme de jeu car c'est toujours plus sympa et efficace d'apprendre en jouant ! On est encore en phase de lancement, donc sur l'efficacité pure, on pourra le mesurer nombre de participants. C'est d'ailleurs là que ce format est intéressant, on peut facilement mesurer le nombre de participations, le niveau d'avancement et le niveau de connaissance. Mais la réelle efficacité sera sur l'adoption de ces bons comportements et surtout la capacité à devenir de réels ambassadeurs pour diffuser le message autour d'eux, en famille, à l'école et dans leur club. C'est plus difficile à mesurer ; nous sommes toutefois persuadés que ce jeu aura un impact significatif.
Avec des fonctionnalités inédites dans le milieu sportif
Clément Le Belleguy : Oui, comme des avatars personnalisables ou le système de troc intégré au jeu. Parce que ces innovations digitales renforcent l’engagement des utilisateurs. Nous nous sommes inspirés de ce qui fonctionne dans l'univers gaming, pourquoi les jeunes ont envie de jouer et de progresser pour débloquer de nouveaux modules. Cette personnalisation permet à chacun de s'approprier le jeu, de se projeter à sa manière comme il a envie de le faire. Ce sont eux les héros du jeu, ce sont eux, finalement, qui écrivent le scénario.
La collaboration avec des experts comme l’ADEME et Football Écologie France a bien fonctionné ?
Clément Le Belleguy : Nous voulions nous appuyer sur des chiffres officiels publiés par des experts, ce que nous ne sommes pas sur ces sujets. D’abord, pour éviter de commettre des erreurs, ensuite pour crédibiliser le jeu. Comme chaque thème est susceptible d’embarquer un grand nombre de « détails », nous avons pris le parti d'aborder le maximum de thèmes pour une première approche tout en invitant à aller plus loin en proposant des contenus qui sortent du tunnel jeu. On peut, par exemple, renvoyer sur le site de l'ADEME pour calculer son empreinte carbone liée aux déplacements, le site de la FFF pour un autre simulateur carbone, etc.
Quels enseignements tirez-vous de cette expérience unique ?
Clément Le Belleguy : Déjà qu'il faut s'appuyer sur des compétences, sur une véritable expertise dans la construction technique du jeu. Forcément, nous aurions été incapables de produire un tel support si nous l'avions fait en interne. Ensuite, s'il est un peu tôt pour parler de résultat, c'est la simplicité de diffusion auprès de notre cible. Il suffit de partager un lien, même s'il faut avoir des éléments de présentation avec. Pour toucher le plus largement possible, nous avons travaillé conjointement avec le District de Football du Finistère qui possède la base de l'ensemble des licenciés du département. Nous avons pu cibler des catégories pour envoyer simplement aux adresses mails liées à chaque licence (donc les parents) ainsi qu'aux différents clubs directement.
|